La
démission de son p-dg Alain Godard prélude à la cession d'Aventis
Crop Science, la division agrochimie du groupe
franco-allemand Aventis, proposée depuis novembre dernier à la
vente, et qui devrait intervenir dans le courant de l'année 2001,
selon les dirigeants d'Aventis.
Alain Godard, 55 ans, ingénieur agronome, ancien membre du
comité exécutif de Rhône-Poulenc - qui a fusionné en 1999 avec
l'allemand Hoechst pour former Aventis - a présenté sa démission en
rejetant l'option d'une vente pure et simple de la société qu'il
dirige depuis sa création. L'autre option envisagée par Aventis
était l'introduction en Bourse, qui semble ainsi avoir été
abandonnée.
Craignant les conséquences sociales d'une cession, Alain
Godard s'est déclaré très tôt en faveur d'une introduction en
Bourse de Crop Science comme Rhône Poulenc l'avait fait pour
Rhodia, sa filiale de chimie, afin de préparer sa fusion avec
Hoechst dans Aventis.
" J'ai acquis la conviction que la cession à un tiers
devenait de loin l'option la plus probable. Mon histoire
personnelle dans la société, ce que je suis, les positions
publiques que j'ai prises sont autant d'éléments qui rendent
difficiles de ma part un engagement objectif dans le processus de
vente ", a expliqué Alain Godard, dans un courrier interne
aux salariés. Les syndicats ont immédiatement dénoncé le
" diktat " des actionnaires qui ont poussé Alain
Godard vers la sortie.
Aventis a présenté début avril un dossier de vente à cinq
acheteurs potentiels : les américains Monsanto, Dow et DuPont, et
les deux poids lourds de la chimie allemande Bayer et BASF. Ces
deux derniers semblent de loin les plus intéressés.
Bayer, l'inventeur de l'aspirine, qui préférerait une
vente par appartements, s'est résigné à examiner la possibilité
d'une acquisition d'un seul bloc comme le souhaite Aventis.
BASF, qui veut renforcer ses activités chimiques par des
acquisitions, notamment dans les phytosanitaires, après s'être
séparé de ses activités pharmaceutiques, vendues à l'américain
Abbott pour 6,9 milliards de dollars, continue à préférer
une opération partielle. Il craint notamment de tomber sous le
coup d'un veto des autorités européennes de la concurrence.
Aventis, qui détient 76 % de la société lyonnaise, doit
avant de la céder négocier avec l'allemand Schering, qui possède
une participation de 24 %, et entend la
" valoriser au maximum ". Ses dirigeants ont
affirmé attendre que les marchés boursiers se redressent avant
d'envisager la vente.
Les revenus des diverses cessions en cours (argent frais, plus
transfert des dettes des sociétés cédées), pourrait ramener
l'endettement d'Aventis à zéro, contre 13,1 Mrds € en 2000. La société
disposerait alors dès 2003-2004 d'une capacité d'endettement
quasiment intacte qui lui permettrait de nouvelles acquisitions
dans la pharmacie, selon ses dirigeants.
Agrochimie/Aventis Crop Science : la démission d'Alain Godard ouvre la voie à la cession
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