La première pierre de l'unité de production de bioéthanol de la société Abengoa Bioenergy France a été posée le 23 mai dernier à Lacq (Pyrénées-Atlantiques). La capacité de l'usine, qui doit démarrer son activité au second semestre 2007, atteindra 180000 t/an, dont 158000 tonnes proviendront de la transformation de maïs (environ 500000 tonnes de céréales seront nécessaires) et 22000 tonnes d'alcool vinique (vins déclassés).
À ce jour, 100000
tonnes d'agréments (défiscalisation) ont été accordées à Abengoa.
La société espère par ailleurs qu'un contingent supplémentaire pour
une nouvelle tranche de 200000 tonnes d'éthanol à valoir pour
2008-2009, lui sera octroyé par les pouvoirs publics.
Représentant un
investissement de 150 millions d'euros, l'unité d'Abengoa
Bio-energy devrait permettre la création de 100 emplois directs,
pour un chiffre d'affaires attendu de 135 M€ par an. Une
augmentation de 20 % de la capacité de production de l'usine est
programmée d'ici à trois ans. Le bassin de Lacq franchit ainsi un
nouveau pas dans la transition de la chimie d'extraction et de la
chimie fine à la chimie verte. Abengoa Bioenergy France,
propriétaire de la future unité, est une co-entreprise spécialement
créée pour ce projet et qui réunit l'Espagnol Abengoa, n° 1
européen de l'éthanol (56 % des parts du joint-venture), la holding
Oceol, qui fédère les coopératives et négociants d'Aquitaine et de
Midi-Pyrénées intéressés par le projet (36 % des parts), et la
société Aquitaine Industrie Innovation (8 %).
L'agriculture du Sud-Ouest
s'assure par là même un débouché pour environ 10 % de sa production
(5 Mt/an). Rappelons que l'objectif fixé par le gouvernement
prévoit l'incorporation de biocarburants dans les essences à
hauteur de 7 % en 2010 et de 10 % en 2015. Ces biocarburants sont
issus de plantes cultivées comme le blé, le maïs, la canne à sucre
ou la betterave pour le bioéthanol, soit du colza, du
tournesol et du soja pour le diester. Ajoutés à l'essence ou
au diesel, ils réduisent les émissions de CO2. Le bioéthanol peut
également être transformé en éthyl-tertiobutyl-éther (ETBE), dont
le plus gros client potentiel, Lyondell, est implanté à Fos-sur-Mer
(Bouches-du-Rhône). La production d'éthanol en France était de
100000 t/an en 2005. Aujourd'hui, six unités sont en construction
sur le territoire.