Le Brésilien a d'ores et déjà développé et breveté une technologie permettant de produire par voie chimique du propylène à partir d'éthanol issu de canne à sucre. Il va maintenant investir 100 millions de dollars (70 M€) dans la construction d'une unité de production de propylène de 30 000 t/an qui sera opérationnelle en 2013. La production de différents grades de polypropylène (homopolymères ou copolymères) pourra ensuite s'opérer dans des unités existantes dans la mesure où ce propylène vert sera identique au propylène pétrochimique. Du coup, « le polypropylène vert aura les mêmes performances techniques et de processabilité que le polypropylène produit suivant les voies classiques », a assuré Rui Chammas, vice-président de la division Polymers, qui s'est rendu à la K de Düsseldorf, salon mondial des plastiques (27 octobre - 3 novembre). Et malgré un prix de revient supérieur, il a expliqué que le principal atout de ce nouveau polypropylène sera, pour chaque tonne produite, sa capacité à capturer et séquestrer 2,3 tonnes de CO2, du berceau à la porte de l'usine (cradle-to-gate). A contrario un polypropylène classique rejette 1,8 tonne de CO2, selon des études conduites en partenariat avec l'organisme brésilien Fundaçao Espaço Eco. « Ce polypropylène n'est pas en compétition directe avec le polypropylène classique. Il apporte de la valeur de façon différente sur de nouveaux segments de marchés » assure le dirigeant.
« Le PP vert aura les mêmes performances techniques et de processabilité que le PP classique »
Braskem travaille de longue date à la production de polypropylène vert et ses premiers échantillons de laboratoire avaient été présentés en 2008 à l'occasion de BioJapan. Si la voie de production du propylène est actuellement chimique, le groupe brésilien a démarré en 2009 des collaborations avec Novozymes, l'université brésilienne Unicamp et les laboratoires LNBio pour la découverte de nouvelles voies enzymatiques.
Parallèlement à ce projet, Manoel Carnaúba, vice-président de la division Petrochemicals, a annoncé que des plans sont désormais à l'étude pour la construction d'autres capacités d'éthylène vert, tant la demande grandit à travers le monde du côté des produits de grande consommation. A terme, le projet de Braskem serait de piloter « plusieurs unités d'éthylène vert au Brésil et à l'étranger », avec une possibilité d'investissement dans l'oxyde d'éthylène à l'étude. Unique producteur de polyéthylène vert à ce jour avec 200 000 t/an de capacité et bientôt producteur de polypropylène vert, le groupe brésilien a l'ambition de conserver son avance pour s'imposer comme leader mondial des biopolymères à l'horizon 2020.