Prenez un composé de la famille du bleu de Prusse, soumettez-le à la lumière, il devient magnétique. Une élévation de température suffit à le faire revenir à son état initial (non magnétique).
À l'origine de cette
découverte, des chercheurs de l'Institut de chimie moléculaire et
des matériaux d'Orsay (CNRS/université Paris XI) et du Laboratoire
de chimie inorganique et matériaux moléculaires (CNRS/université
Paris VI) ont remplacé quelques-uns des atomes de fer du bleu de
Prusse par du cobalt, transformant ainsi le pigment en un composé
capable de commuter. C'est en utilisant le rayonnement synchrotron
que ces chimistes ont constaté une modification collective de la
position des atomes dans l'espace, induite par le passage de
l'électron d'un atome à l'autre. Lorsque l'électron passe de
l'atome de fer (Off) à l'atome de cobalt (On), grâce à la lumière
rouge, les enchaînements tridimensionnels entre atomes de cobalt,
d'azote, de carbone et de fer, initialement coudés, deviennent
linéaires. Ce changement structural explique cet état magnétique et
sa stabilité dans le temps.