Les deux partenaires se donnent quatre ans pour développer un procédé à base de sucre végétal.
Nouvelle alliance dans la
chimie verte. Novozymes et Cargill viennent de signer un accord
pour le développement d'un procédé de production d'acide acrylique
à partir de sucres issus de ressources renouvelables. Un programme
financé à hauteur de 1,5 M$ (1 M€) par le Ministère de l'énergie
américain (DOE). Plus précisément, le spécialiste des enzymes et
celui des agroressources vont travailler sur la synthèse d'acide
3-hydroxypropionique (3-PH) par un micro-organisme, cette molécule
pouvant être ensuite transformée en une large gamme de produits
chimiques dont l'acide acrylique semble présenter le potentiel
commercial le plus prometteur: ce sont en effet 3,1 Mt/an de cette
substance qui ont été produites en 2005, dont près de la moitié
pour la fabrication de polymères superabsorbants. Le reste est
utilisé dans la production d'acrylates, qui entrent dans la
fabrication de peintures et d'encres. Sa demande progresse chaque
année de 4 % environ. Parmi les autres dérivés du 3-PH, on peut
aussi citer l'acrylamide, l'acide malonique ou encore le 1,3
propanediol.
Quatre ans de
développement
Interrogé par Chimie
Pharma Hebdo, Thomas Videbæk, vice-président de Novozymes en charge
de la division Bioproduits, a indiqué que « selon nos prévisions
initiales, la mise au point du procédé devrait prendre environ
quatre à cinq années. Ensuite, nous déciderons quelles suites
donner au projet. Pour l'instant, tout est ouvert. Nous pourrions
nous associer aussi bien avec un groupe chimique qu'avec un
spécialiste des agroressources ». Autre question ouverte, la
matière première initiale qui sera utilisée: « Nous allons
travailler à partir de glucose, ce qui laisse de nombreuses
possibilités de matières premières végétales, comme par exemple la
biomasse », précise le dirigeant. De son côté, Cargill poursuit une
aventure commencée il y a plusieurs années avec Codexis. Les deux
entreprises avaient en effet annoncé en 2005 la mise au point d'un
procédé de synthèse de 3-PH à partir de dextrose issu du maïs. Mais
du fait de l'utilisation de ce végétal en alimentation, ce procédé
est moins viable à l'échelle industrielle.
C.M.