La fermeture,
prévue pour la fin juin du site de Staffelfelden des MDPA, sur le
site de la mine Marie-Louise, qui comprend la seule unité de
chlorure de potassium à usage industriel du groupe, va obliger
Albemarle-PPC (Thann) à s'approvisionner plus cher et rend l'avenir
de son électrolyse incertain. Depuis le 4 avril 1927, date de la
mise en service de la salle d'électrolyse, la Fabrique des produits
chimiques de Thann décompose le minerai de potasse d'Alsace pour
produire du chlore, de la lessive et du carbonate de potasse, ainsi
que de l'hydrogène. Les ingénieurs d'Albemarle-PPC ont parcouru le
monde entier pour trouver de nouvelles sources d'approvisionnement
en chlorure de potassium. Le Canada, l'Allemagne, la Russie, le
Proche-Orient sont producteurs mais le minerai est un pondéreux. Le
coût du transport du sel alsacien n'excède pas 2 % du total. Pour
le minerai importé, il peut atteindre jusqu'à 25%.
Le prix n'est pas seul en cause. La salle d'électrolyse
d'Albemarle a été conçue et réglée pour le sel alsacien. Or, tous
les minerais, même très purs, n'ont pas les mêmes caractéristiques.
Il suffit, par exemple, de quelques traces de vanadium (30
milligrammes par tonne) pour que l'électrolyse ne puisse se faire
dans de bonnes conditions. Après avoir testé de nombreux
minerais, Albemarle-PPC finalise actuellement un contrat avec une
grande société minière européenne dont le nom n'a pas encore
été divulgué, la signature n'étant pas faite. Livré, comme le sel
alsacien, par la Société Commerciale des Potasses et de l'Azote, le
nouveau minerai est déjà utilisé, en partie, sur le site de Thann,
et donne satisfaction.
Mais ce sel n'assurera pas à lui seul l'avenir de l'électrolyse
à Thann. En effet le coût des produits va grimper de 5%, alors
que l'électrolyse est déjà déficitaire. A cette morosité du
marché, il faut ajouter les décisions environnementales. En 2010,
les électrolyses au mercure seront interdites en Europe. Et celle
de Thann fonctionne selon ce procédé... Aucune décision n'a été
prise pour ce secteur qui emploie, directement ou indirectement,
130 personnes chez Albemarle-PPC, pour un total de 350 salariés.
Les dérivés de l'électrolyse représentent 40 à 45 % du chiffre
d'affaires de l'usine. Pendant longtemps, ils ont été le poumon
de Potasse et Produits Chimiques, l'ancienne division de
Rhône-Poulenc. La diversification, déjà entamée du temps du groupe
français, en direction des bromés organiques et minéraux, a porté
ses fruits lentement. Aujourd'hui, les rôles sont inversés. Ce sont
les bromés qui compensent le déficit de l'électrolyse. n Michèle
Herzberg
Chlorure de potassium/La fermeture de l'unité alsacienne des MDPA gêne Albemarle
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