Après plus de six mois de négociations, EDF et le consortium Exeltium sont enfin parvenus à un accord sur la fourniture d'électricité pour une durée de 15 ans à 25 ans à un prix basé sur les coûts de production.
Fondé par sept membres :
Air Liquide, Alcan, Arcelor Mittal, Arkema, Rhodia, Solvay et
UPM-Kymmene, le consortium représente dans les faits une
soixantaine d'entreprises électro-intensives et près de 160 sites
industriels en France, selon la définition apportée par le
gouvernement. Il s'était formé en mai pour négocier des prix
d'électricité plus bas avec les producteurs, dans un contexte de
hausse des prix due à la libéralisation du marché de l'énergie. Les
détails de l'accord n'ont pas été dévoilés. « Cet accord définit
les conditions d'un partenariat industriel et commercial à long
terme notamment sur le volume, le prix et le partage des risques
industriels », se contentent d'expliquer EDF et
Exeltium.
Des termes en deçà des
attentes des industriels
Initialement, l'appel
d'offres portait sur 40 térawattheures, avec un prix espéré de 20
euros par MWh. Selon les sources, il semble qu'EDF ne garantira que
« 55 % des besoins exprimés » à un prix d'environ 40 euros du MWh.
L'objectif du consortium est désormais de signer « dans les
prochaines semaines » le contrat avec EDF, ainsi qu'avec les
banques pour le financement des premières livraisons d'électricité
au cours du 2e trimestre 2007. Les entreprises vont s'acquitter de
leur dette en ayant recours à l'autofinancement et à la dette. «
Les seuls montants à financer par la dette pour les entreprises du
consortium avoisinent les 3,5 milliards d'euros », précise-t-on
chez Exeltium sans vouloir donner le montant de la totalité du
contrat. Chaque entreprise du consortium devra aussi exprimer son
besoin pour qu'un partage équitable de l'électricité puisse se
faire.
En payant d'avance, les
industriels électro-intensifs vont permettre à EDF d'investir dans
de nouveaux équipements. Car, outre l'ouverture du marché et le
réalignement de la France sur les tarifs européens, c'est aussi la
nécessité de renouveler le parc européen de production
d'électricité qui est à l'origine des hausses de prix. Ce
partenariat industriel est un peu la version française du système
finlandais où des industriels sont copropriétaires de tranches de
production du futur EPR pour bénéficier en retour de prix
préférentiels sur l'électricité. Cet accord doit maintenant être
soumis aux autorités européennes de la concurrence. De son côté,
François Loos, ministre délégué à l'Industrie, s'est félicité de la
signature d'un accord qui « contribue à préserver la compétitivité
des industries électro-intensives, assurant ainsi la pérennité de
ces entreprises et notamment le maintien des emplois correspondants
sur le territoire français ».