Le consortium Exeltium serait sur le point de finaliser un contrat avec EDF. Une ultime réunion serait programmée lundi 8 janvier, selon notre confrère Les Echos. Dans le cadre de ce contrat, EDF réserverait au consortium un peu moins de 20 térawattheures (TWh) d'électricité dans une fourchette de prix comprise entre 36 et 40 euros le MWh sur une durée de quinze ans.
Les trois autres
fournisseurs qui avaient participé à l'appel d'offre (le Belge
Electrabel, l'Italien Enel et le Franco-Autrichien Poweo-Verbund)
auraient proposé des volumes d'électricité trop en deçà des
attentes du consortium de l'ordre de 40 TWh. Le prix négocié autour
de 40 euros le MWh d'électricité est certes deux fois plus élevé
que les 20 euros espérés au départ par les membres du consortium,
en particulier par les plus gros consommateurs. Mais il ne prenait
pas en compte les nouveaux investissements à réaliser pour le
renouvellement du parc européen de production d'électricité. La
consommation d'électricité progresse de 2 % par an en Europe (+ 0,5
% en France). Entre les hausses de consommations et les besoins de
renouvellement, la demande européenne progresse de 400 MW par
semaine, un besoin qui nécessiterait l'ouverture d'une nouvelle
centrale thermique chaque semaine. À lui seul, EDF prévoit
d'investir 40 milliards euros dans les années à venir, notamment
dans la construction du nouveau réacteur nucléaire EPR qui sera mis
en service en 2012.
Un accord proche est une
bonne nouvelle pour les membres du consortium qui seraient moins
affectés par la volatilité des prix de l'électricité, mais aussi
pour EDF qui conserverait (ou reconquerrait?) des clients
historiques sur un marché soumis à la concurrence depuis 1999 pour
la clientèle “grandes entreprises”. Selon un proche du dossier, les
négociations avaient été gelées ces dernières semaines dans
l'attente de précisions sur les tartam (tarif réglementé
transitoire d'ajustement du marché) qui prévoient le rachat par les
opérateurs des excédents de leurs clients. Les règles du jeu étant
connues, rien ne s'opposait plus à la poursuite de négociations
avec les grands industriels. Créé en mai 2006, Exeltium réunit sept
entreprises électro-intensives avec les quatre chimistes Air
Liquide, Arkema, Solvay et Rhodia, les métallurgistes Alcan et
Arcelor et le groupe papetier UPM Kymmene. Une cinquantaine
d'entreprises pourrait rejoindre ce club encore très
privé.