Entretien avec
Mohammed H. Al-Mady, directeur général et vice président de
Sabic
Dans une interview exclusive
accordée à l'occasion du Salon K'98 de Düsseldorf, le nouveau
directeur général de Sabic, nous a commenté la baisse des résultats
de Sabic qui se chiffre, pour les neuf premiers mois, à -51% en
bénéfice net (464M$ contre 954M$ pour la période correspondante de
1997), alors que les tonnages vendus ont progressé dans le même
temps de 7% à 14,5Mt (tous produits confondus). "C'est la forte
baisse des prix aussi bien dans les engrais que dans les produits
pétrochimiques et plastiques qui explique cette dégradation" a
commenté M. Al-Mady. "Mais nous pensons que le creux de la vague
a été atteint et espérons une amélioration au quatrième
trimestre" a-t-il ajouté. "C'est la dégradation du marché
asiatique, plus en prix qu'en quantités, qui est à l'origine de ce
phénomène, d'autant que dans les plastiques par exemple nous
vendons près de 50% de notre production dans cette zone, contre 30%
sur les marchés locaux du Moyen-Orient (530000t/an de
thermoplastiques) et 20% dans le reste du monde", a précisé M.
Al-Mady. Sabic reste néanmoins confiant dans sa capacité de
croissance future et le programme d 'investissements de
plusieurs milliards de $ engagé en vue d'accroître de 50% la
production d'ici à l'an 2000 se déroule suivant les plans
prévus. De plus, la réorganisation de Sabic en SBU
(strategic business units) rattachées à ses quatre secteurs
- produits chimiques de base, intermédiaires, polymères, engrais et
métaux - devrait également porter ses fruits pour rendre
l'entreprise plus réactive et plus proche des besoins de ses
clients. Mais, pour le moment le groupe saoudien n'entend pas
s'engager dans une chimie plus en aval de la pétrochimie "où les
procédés sont bien contrôlés par les grands groupes. Notre
vocation essentielle reste d'être un producteur compétitif de
produits de base et de grandes matières plastiques", précise le
directeur général de Sabic. En dépit d'une augmentation du prix
de ses principales matières premières, le gaz naturel et l'éthane,
fournies par Saudi Aramco qui est passé de 0,5 à 0,75$/MBTU,
Sabic continue à bénéficier de ressources à des prix avantageux.
"Mais, dans la mesure où nos prix, fixés par le gouvernement, ne
sont pas indexés sur ceux du pétrole, notre compétitivité par
rapport aux concurrents qui ont bénéficié de la baisse des prix du
brut a été affectée" commente M. Al-Mady. Le succès de Sabic
repose aussi sur le bon fonctionnement, depuis une quinzaine
d'années, de ses joint-ventures avec des grands groupes
essentiellement américains "qui ont montré leur solidité dans
les années de crise". En revanche, rares sont les
collaborations de ce type avec d'autres pays, et notamment avec les
Européens (à part Ibn Zahr avec Neste et Ecofuel-Italie dans le
MTBE). Une situation que le directeur général de Sabic déplore :
"s'il y a un message à transmettre, c'est celui de notre
souhait de voir se développer des coopérations avec les
pétrochimistes et chimistes européens" a conclu M.
Al-Mady. n
Propos recueillis par Dmitri
Savostianoff n
Interview/Sabic plaide pour une coopération accrue avec les pétrochimistes européens
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