
L'aéronautique et l'industrie chimique seraient deux secteurs particulièrement pénalisés par un Brexit sans accord, alerte le Comité économique et social européen (Cese). Plus que d'éventuels problèmes douaniers, qui impacteraient de fait les chaînes d'approvisionnement, le Cese s'inquiète surtout des risques de divergence réglementaire. Pour l'aéronautique, cela concerne la nécessaire mise en place d'accords de réciprocité, avec une période de transition d'au moins cinq ans. Ce qui serait loin d'être acquis. Pour la chimie, cela concerne avant tout le règlement Reach. D'après une présentation de la fédération des industries chimiques au Royaume-Uni (CIA), le Cese en retire que les entreprises britanniques ont investi 6 millions de livres (6,8 M€) pour se mettre en conformité avec Reach. En l'absence d'accord sur le Brexit, il serait question de créer un éventuel équivalent britannique de Reach pour continuer sans accroc les échanges avec l'UE. Les entreprises n'en ont évidemment aucune envie, notamment face à la possibilité de devoir repayer une ré-immatriculation. La présentation du Cefic faite au Cese s'aligne sur celle de la CIA. Le Cefic ajoutant que le risque de divergence réglementaire pourrait s'accentuer si le Royaume-Uni négociait en parallèle un bon accord commercial avec les États-Unis, sachant que Reach n'a « jamais été populaire » de l'autre bord de l'Atlantique.