
Après l'annonce de la réorganisation de la chimie de Total, son concurrent BP lui emboîte le pas. Le groupe pétrolier britannique compte en effet séparer son portefeuille d'activités en deux parties : les aromatiques et les acétyles (PTA, acide acétique) d'une part et les oléfines et dérivés (O&D) d'autre part.
La gestion de ces deux branches sera placée sous la
responsabilité de deux équipes de direction distinctes. Cette
approche découle de la forte croissance du marché chinois dans le
PTA et les acétyles, où BP occupe une présence significative. Un
domaine qui contraste avec la plus faible croissance et la
fragmentation plus prononcée des activités O&D, dans lesquelles
BP est majoritairement présent en Europe. Iian Conn, directeur
général Pétrochimie chez BP, précise qu'après une année 2003
difficile, « nous ne pouvons attendre qu'une amélioration de
l'environnement économique ».
Par ailleurs, le groupe a décidé de mettre en vente sa division
Fabrics and Fibers, ainsi que ses activités dans le domaine des
LAO/PAO (alpha-oléfines linéaires et polyalpha-oléfines). La
division Fabrics and Fibers produit notamment des emballages, des
fibres pour tapis, des non-tissés, des tissus pour l'ameublement et
des géotextiles à base de polypropylène. BP prévient également
qu'il pourrait être amené à mettre en vente d'autres activités
appartenant à l'entité O&D.
Une réduction des investissements de 25 % entre 2003 et
2006
Cette nouvelle organisation s'accompagnera d'une réduction des
investissements consentis par BP dans la pétrochimie. D'environ un
milliard de dollars en 2003, ce chiffre devrait être ramené à 750
M$ en 2006, date à laquelle « 90 % des investissements devront
être dédiés aux produits stratégiques », selon Iian Conn,
c'est-à-dire le PTA, le para-xylène et les acétyles, « avec une
préférence pour les projets asiatiques ». Actuellement, 40 %
des capitaux employés par la chimie de BP le sont dans le PTA, le
para-xylène et les acétyles, contre 60 % dans les oléfines et
dérivés. Le groupe dispose d'une capacité de 6 Mt/an dans le PTA et
le para-xylène et de 2 Mt/an dans l'acide acétique. La dernière
unité de PTA du groupe a démarré début 2003 à Zuhai (Chine) dans le
cadre d'un joint-venture (85-15) formé avec Fu Hua Group. D'une
capacité de 350 000 t/an, elle pourrait bénéficier d'une extension
à 500 000 t/an. Un projet encore à l'étude. De plus, BP peut
produire plus d'un million de tonnes par an de LAO/PAO, à travers
ses sites aux Etats-Unis, au Canada et en Belgique.
Seules exceptions à cette règle, l'extension des capacités du
vapocraqueur d'éthylène de Chocolate Bayou (Texas), et la
construction du complexe chinois de Secco (voir tableau),
joint-venture entre BP (50 %) Sinopec (30 %) et Shanghai
Petrochemical Company (SPC, 20 %). La finalisation des travaux de
ce complexe, représentant un investissement global de 2,7 Mrds $,
est prévue pour 2005.
En ce qui concerne le projet de Chocolate Bayou, il prévoit
d'accroître les capacités de l'une des deux unités du site de 295
000 t/an, portant à 2 Mt/an les capacités du site d'ici à la
mi-2005. BP va également installer une nouvelle salle de contrôle
qui permettra de gérer l'ensemble des unités d'oléfines du complexe
texan. L'an dernier, la pétrochimie de BP a généré un chiffre
d'affaires de plus de 16 Mrds $, en hausse de 23 %, pour un
résultat opérationnel de 606 M$, en baisse de 21 %.