La venue de Patrick
Devedjian, ministre délégué à l'Industrie, lors des États généraux
de la chimie lundi dernier, était l'un des moments forts de la
journée. Les industriels attendaient un message fort du
gouvernement concernant l'avenir de la chimie française, après le
premier pas qui avait conduit à la création d'un groupe de
réflexion stratégique sur l'avenir du secteur dans l'Hexagone. Le
ministre n'a pas déçu, qualifiant la branche « d'essentielle pour l'économie française ». Après avoir rappelé la fragilité du secteur et
ses besoins de gains de productivité, Patrick Devedjian a engagé
les industriels français, et notamment Arkema et Rhodia, à «
regarder avec attention ce qu'ils peuvent
faire avec leurs homologues allemands ». Avant de justifier cette stratégie en avançant
que la chimie est « un domaine
industriel dans lequel la coopération entre les deux nations
historiques de la chimie fait sens ».
Le ministre s'est également félicité de la création d'Arkema et du
redressement de Rhodia, spécifiant que « nous disposons maintenant de deux groupes en ordre
de bataille pour aller de l'avant ». Et
de relancer l'idée, sans doute inspirée par la création de
Sanofi-Aventis, de l'emergeance d'un “champion national” de la
chimie. P. Devedjian a ainsi enjoint les dirigeants des deux
groupes à « regarder ce qu'ils peuvent
faire ensemble ». Tout en reconnaissant
que « l'effet de taille n'est pas le
seul élément dans la chimie » et que
« d'autres facteurs, comme la structure
des portefeuilles de produits, comptent également ». Un contre-argument déjà cité à plusieurs reprises
par les dirigeants respectifs des deux groupes, qui ont jusqu'alors
réfuté l'idée d'un tel rapprochement.
En ce qui concerne les
premières conclusions du groupe de réflexion stratégique de la
chimie, il faudra patienter jusqu'à fin janvier. Lors de son
allocution, Patrick Devedjian a également incité les industriels à
« sortir des schémas actuels totalement dépendants du
pétrole, du gaz et de l'énergie », pour
entrer dans des systèmes de production « plus économes en
matières premières et bénéficiant d'autres sciences telles que les
biotechnologies ». Et de rappeler les
actions du gouvernement destinées à favoriser l'innovation :
réforme de la recherche publique pour une meilleure collaboration
avec le privé ; fusion de l'Anvar et de la BDPME pour soutenir le
financement des PME innovantes ; création des pôles de
compétitivité… Sans oublier les grandes entreprises : le président
de la République se verra remettre en janvier un rapport pour la
définition de grands projets industriels.
Toutefois, selon M.
Devedjian, les chimistes ne doivent pas tout attendre du
gouvernement. « L'intention du
gouvernement est d'aider ce secteur industriel majeur à prendre
le
virage difficile qui l'attend », a rappelé le ministre. « Mais c'est aussi à vous tous, acteurs de la chimie,
qui vous êtes mobilisés ce soir pour l'avenir de votre industrie,
de prolonger cette mobilisation et d'en faire un atout pour la
France ».
Politique industrielle :Patrick Devedjian plaide pour une collaboration franco-allemande
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