Les 25 ministres européens
chargés des questions de compétitivité ont lancé le 25 novembre le
débat sur Reach, sous le regard assidu des industriels, mais aussi
des ONG de protection de l'environnement et de la santé. Lors des
débats, le conseil a évoqué les conséquences de la réglementation
pour les PME, alors que les États membres ont discuté d'une
possible extension des conditions de fourniture d'informations pour
les substances à bas volume (1 à 10 tonnes par an). Ces derniers
ont souligné la nécessité d'établir un équilibre entre les coûts
d'une telle mesure, en particulier pour les PME, et ses bénéfices
attendus.
Les ministres européens
ont aussi examiné un amendement au texte proposé par le Royaume-Uni
et la Hongrie, qui obligerait les entreprises à se regrouper pour
enregistrer une seule fois la même substance. Selon des sources
concordantes, cette proposition a bénéficié d'un « assez large soutien ».
Une quinzaine d'États membres l'ont en tout cas jugée suffisamment
intéressante pour être approfondie. D'autres, comme la France,
l'Autriche et l'Irlande, ainsi que la Commission européenne, se
sont montrés plus réservés. Certains,
en particulier la Commission, redoutent que cette option ne pose
des problèmes juridiques, notamment en matière de droits de
propriété intellectuelle. La France soulève surtout de son côté les
questions de partage des coûts d'enregistrement et de
responsabilité juridique des entreprises en cas de problème lié à
une substance enregistrée en commun. Ces problèmes pourraient
cependant être réglés si l'enregistrement commun n'était non pas
obligatoire mais reposait sur une base volontaire. « Telle quelle, cette proposition n'est pas acceptable
pour la Commission », a en tout cas
indiqué une source européenne. Les discussions des 25 n'en sont
cependant encore qu'au début. Les débats promettent d'être d'autant
plus longs que le Parlement européen aura aussi son mot à dire sur
ce texte.
Le conseil s'est par
ailleurs accordé sur la réglementation portant sur le contrôle des
précurseurs de stupéfiants. Son texte doit être adopté lors d'un
prochain conseil. Cette réglementation vise à contrôler les
échanges de ces substances entre les États membres et les pays
tiers, et vient renforcer celle adoptée en février dernier portant
sur les échanges intracommunautaires. L'important, selon Bruxelles,
est d'instaurer un « juste dosage entre
la nécessité d'entraver la production de drogues illicites et les
exigences des secteurs chimiques et autres qui doivent pouvoir
avoir accès à ces substances à des fins de production
légitimes ». La législation obligerait
tous les importateurs à être agréés, à marquer les précurseurs de
drogues et les munir des documents requis. Elle permettrait
également des contrôles particuliers à l'échelle communautaire dans
les zones dans lesquelles les risques de détournement sont accrus,
comme les zones franches et de transbordement, a rappelé
Bruxelles.
Reach :les ministres européens approfondissent le débat
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