Résultats
1998/BASF prévoit un recul de son bénéfice en 1999
Après trois années de bénéfices
records, BASF, qui souffre de la pression sur les prix et des
crises en Asie et en Amérique latine, s'attend à une baisse
en 1999, mais promet un retour à la croissance en
l'an 2000. " Pour 1999, nous tablons sur un
chiffre d'affaires du niveau de celui de l'année dernière. Le
résultat va cependant reculer ", estime le président du
directoire du groupe, Jürgen Strube. " Nous allons faire face
à des taux de croissance plus faibles sur nos marchés importants
en 1999 et à un recul des prix de la plupart de nos
produits ", ajoute t-il.
L'année dernière, le bénéfice d'exploitation
du groupe a reculé de 3,9 % à 5132 millions
de DM (2,62 Mrds d'euros). Cependant hors
pétrole et gaz, le secteur le plus touché par une baisse des prix
et des profits, BASF enregistre un bénéfice opérationnel en légère
hausse (+ 4 %). Par ailleurs, grâce à une amélioration
du résultat financier à 287 M DM (contre une perte de
11 M DM en 1997) et à une réduction des charges pour
restructuration, BASF a dégagé un bénéfice net de
3324 millions de DM (1,70 Mrd d'euros), en
progression d'un léger 2,7 %.
Le chiffre d'affaires a enregistré une baisse de
3,1 %. à 54065 millions de DM (27,64 Mrds
d'euros). Le recul des prix, de 6 % sur l'année, a été compensé
en partie par une croissance des ventes en volume
(+ 1,7 %), réalisée surtout sur les six premiers mois de
l'année. Le chiffre d'affaires a, en effet, baissé de 11 % au
cours du quatrième trimestre 1998 (- 15 % dans la
chimie) et le bénéfice opérationnel de 30 %. " Les
divisions chimie, pétrole et gaz sont responsables pour environ
d'un tiers de ce recul ", explique J. Strube.
Pour faire face aux périodes difficiles, le
groupe a lancé un vaste programme de réduction de coûts. Des
économies d'un montant d'environ 900 millions de DM
(460 millions d'euros), affectant tous les secteurs, devraient
être achevées au plus tard en l'an 2000, selon J.
Strube.
Le groupe compte, par ailleurs, faire son entrée
à la Bourse de New York au milieu de l'année prochaine. Il est en
train d'adopter à cette fin les normes américaines de comptabilité,
GAAP (Generally Accepted Accounting Principles), plus transparentes
que les allemandes.
" Cette année, l'économie vit une phase de
faible croissance dans toutes les régions importantes du monde, à
l'exception de l'Amérique du Nord ", constate le président du
groupe. Les mois de janvier et février ont été, sur la lancée du
dernier trimestre de 1998, particulièrement mauvais, le
chiffre d'affaires du groupe ayant reculé de plus de 10 %
(- 18 % dans la chimie, - 30 % dans le pétrole
et gaz). J. Strube attribue ce départ insatisfaisant à la baisse
des prix de vente des produits chimiques de base et industriels,
ainsi que celle du pétrole brut et du gaz naturel, conséquences de
la crise asiatique. A l'horizon 2000, le président du groupe
prévoit, en revanche, " un renouveau de la croissance aussi
bien en Asie du Sud-Est qu'en Amérique du Sud et en Europe
occidentale, ce qui aura un effet revigorant sur la conjoncture
chimique ".
L'an dernier, les restructurations engagées et
la stratégie du " verbund ", c'est-à-dire l'intégration
au niveau de la chimie, a permis d'augmenter le bénéfice
opérationnel de trois secteurs sur cinq. Les colorants et
produits d'ennoblissement ont enregistré un bénéfice opérationnel
en hausse de 36 %.
Le secteur des plastiques et fibres, grâce une
bonne croissance de profits d'Elenac (polyéthylène), du
polyuréthane et des styréniques dont la situation s'est retournée
avec un bénéfice de 270 M DM, a connu un bond de
46 % de son bénéfice opérationnel. Cette hausse des
profits a été atteinte malgré une chute des prix des plastiques qui
a atteint 40 % pour certaines matières.
Dans la santé et nutrition, la croissance du
bénéfice est plus modérée (+ 10 %).
La chimie reste la plus importante source de
profit (1,86 Mrd DM) malgré un recul de 15,5 % de
son bénéfice opérationnel, tandis que le pétrole et gaz voit son
résultat chuter de 42 %.
Le secteur qui devrait enregistrer le plus fort
développement, par croissance interne mais aussi, selon les
opportunités, par acquisition, reste la pharmacie qui a
vu son chiffre d'affaires passer de 2 Mrds DM
en 1994 à 4,5 Mrds DM l'an dernier. L'objectif fixé
pour 2000 est de 6 Mrds DM. Le groupe a lancé
quatre produits au cours des deux dernières années dont le Meridia
pour le traitement de l'obésité qui en moins d'un an est devenu le
quatrième médicament de BASF en terme de ventes
(275 M DM). Son potentiel, de l'ordre de
800 M DM, devrait être atteint dès l'an 2000.
Des lancements importants sont également
attendus dans la branche phytosanitaires qui a réalisé, l'an
dernier, un chiffre d'affaires de 3,2 Mrds DM et un
bénéfice opérationnel de 390 M DM. Trois nouveaux
herbicides, représentant un potentiel de ventes annuelles de
400 M DM devraient arriver sur le marché. J. Strube
estime que ce secteur devrait peser 4 Mrds DM d'ici à
deux ans.
Le groupe allemand pourrait, par ailleurs,
réaliser quelques acquisitions cette année. BASF est en effet
candidat à la reprise de certaines des activités de spécialités que
Zeneca a mises en vente mais il semble que le groupe
britannique cherche à céder ce secteur en bloc. Le groupe est
aussi en négociation avec Shell qui compte céder environ 40 %
de sa chimie. BASF n'est cependant pas sur la liste des
éventuels repreneurs de 50 % de Montell mis en vente par
Shell, dans la mesure où il détient déjà une forte part du marché
européen du polypropylène avec Targor.
BASF est, par ailleurs, attentif aux
opportunités d'acquisitions qu'offre la crise asiatique.
J. Strube prévoit que l'Asie représentera, en
l'an 2000, 20 % du chiffre d'affaires de BASF, dont
70 % réalisés grâce à des productions locales. Le groupe
allemand prévoit d'investir 5,5 Mrds DM dans cette région
en cinq ans (1999-2003). Plusieurs importants
investissements y sont en cours : en Malaisie dans les
acryliques, les alcools oxo et le butanediol ; à Singapour
dans le styrène et l'oxyde de propylène avec Shell... En Chine,
l'important projet de complexe pétrochimique sur le site de Nanjing
est en revanche retardé, tout comme celui dans le caprolactame,
matière première pour nylon, prévu avec DuPont. Le groupe vient en
revanche de signer une lettre d'intention pour la construction d'un
complexe de production de polyuréthane avec ICI et des partenaires
chinois (voir p.9)
L'an dernier le groupe a multiplié par plus de
huit à 118 M DM son bénéfice d'exploitation dans la
région Asie/Pacifique/Afrique tandis que le chiffre d'affaires,
touché par la crise reculait de 10,3 % à 6027 M DM.
Sur cette période, l'Europe occidentale et orientale a contribué à
hauteur de 3976 M DM au résultat d'exploitation du
groupe, soit une baisse de 11,68 %, pour un chiffre d'affaires
de 32,6 Mrds DM (- 4,4 %). Les affaires en
Amérique du Sud se sont détériorées, avec un recul de 78 % du
résultat d'exploitation à 31 M DM et de 2,1 % du
chiffre à 3,2 Mrds DM. En Amérique du Nord, le bénéfice
d'exploitation a atteint 1 Mrd DM, soit un bond de
47 %, tandis que le chiffre d'affaires s'améliorait de
4,7 % à 12,2 Mrds DM.
L'Amérique du Nord devrait aussi bénéficier
au cours des cinq prochaines années d'importants
investissements : 5,9 Mrds de DM d'ici 2003. Le groupe est
engagé dans la construction d'un vapocraqueur avec Fina au Texas,
d'une unité d'acétylène à Geismar (Louisiane) et d'unités de TDI et
de MDI sur le même site. Plusieurs projets d'investissements sont
aussi à l'étude. BASF envisage ainsi de construire, probablement
sur le site de Geismar, une unité de butanediol, selon un nouveau
procédé partant du butane, ainsi qu'une unité d'amines.
L'Europe reste avec un budget prévisionnel de
13,4 Mrds DM d'ici à 2003 (9,6 Mrds DM pour
BASF AG et l'Allemagne, 3,8 Mrds DM pour les autres pays
européens) la région la plus bénéficiaire en terme
d'investissements. Plusieurs projets sont en cours ou à l'étude
dont une unité de déshydrogénation du propane à Tarragone, une
unité de métathèse à Anvers (pour augmenter la production de
propylène), dans les dispersions à Ludwigshafen,...
Au total, BASF envisage d'investir
27,5 Mrds DM sur la période 1999-2003 dont
21,9 Mrds DM dans ses activités consolidées. La chimie
devrait drainer 25 % des investissements consolidés
(5,4 Mrds DM), suivie par les plastiques
(4,3 Mrds DM). n De Ludwigshafen,
CC
Résultats 1998/BASF prévoit un recul de son bénéfice en 1999
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