La crise asiatique
a particulièrement affecté l'industrie chimique japonaise qui a
connu en 1998 une année noire. Pour la première fois depuis cinq
ans, son activité (hors pharmacie) est en recul :
- 5 % en ce qui concerne le volume de la production
(indice 100,5 pour une base 100 en 1995) et
- 4,4 % en ce qui concerne les ventes
(indice 101,0). C'est la plus forte baisse depuis la récession
de 1975 consécutive au premier choc pétrolier.A l'époque, la
production chimique japonaise avait reculé de 11 % et les
livraisons de 7,5 %. Cette crise s'inscrit dans un contexte
économique général particulièrement défavorable, l'an dernier
l'indice de production industrielle et minière du Japon a en effet
reculé de 6,9 % et celui des livraisons de 6,4 %. Les
valeurs de ces indices se situant en 1998 respectivement
à 98,7 et 100,2, c'est-à-dire à peine au niveau de l'année
1995. Seul élément positif, les stocks étaient légèrement en recul
l'an dernier dans la chimie avec - 3 % à 109,1. Mais
cette amélioration n'est qu'illusoire dans le mesure où ils se sont
littéralement envolés à partir de juin 1997 pour atteindre un
maximum historique de l'ordre de 117-118 en début
d'année 1998 puis ont connu une lente décrue jusqu'en
octobre 1998 où ils ont recommencé à croître.
Aucun secteur de la chimie n'a échappé l'an dernier à la
récession, mais les plus frappés ont été les engrais avec une
production en recul de 9,1 % (à l'indice 87,3), les
plastiques de - 7,9 % (à 99,5), les peintures et
encres de - 7,5 % à 97,0 et la pétrochimie
en général de - 5,6 % à 101,7. Seule
industrie à avoir relativement bien tiré son épingle du jeu, la
cosmétique a tout de même enregistré une baisse de 1,5 % de sa
production qui reste cependant à un niveau élevé
(indice 106,3), la chimie organique a également fait preuve
d'une certaine résistance et limité son recul à 3,5 %
(indice 106,8). Pour redresser la situation, les industriels
japonais de la chimie se sont lancés dans des programmes de
restructuration particulièrement drastiques qui vont se traduire
par des fusions, des licenciements et des arrêts d'unités
(notamment d'un vapocraqueur de 270000 t/an d'éthylène chez
Mitsubishi Chemical à Yokkaichi) ainsi que de nombreuses autres
installations (arrêts de 170000 t/an de PTA et de
80000 t/an de DMT à Korosaki et de 160000 t/an de
polystyrène chez Asahi & Mitsubishi Styrene). Akira Miura,
le président du groupe, n'a d'ailleurs pas caché que Mitsubishi
Chemical sera dans le rouge "aussi bien termes consolidés que non
consolidés" pour son année fiscale qui se termine fin mars.
Ses pertes consolidées devraient atteindre
27 Mrds yens (environ 230 M$ ou 208 M d'euros)
pour un CA également en baisse à quelque 13 Mrds $.
Après avoir perdu 96,6 M$ en 1997 pour un CA de
13,97 Mrds $, le premier chimiste japonais avait réussi
l'an dernier à remonter un peu la pente dégageant un bénéfice net
consolidé de 42,5 M$ pour un CA de 13,1 Mrds $.
Showa Denko dont l'exercice s'est terminé au 31/12/98,
est lui aussi dans le rouge avec une perte nette consolidée de
15,2 Mrds yens (environ 128 M$ ou
116 M d'euros) pour un CA en recul de 8,4 % à
731 Mrds yens (6,2 Mrds $,
5,6 Mrds d'euros), contre un bénéfice de
9,5 Mrds yens pour l'exercice 1997. Pour l'exercice
en cours, Showa Denko espère un retour aux bénéfices avec un
résultat net prévu de 7 Mrds yens. A peine plus
brillants, les résultats de Toray pour l'exercice en cours
seront divisés par deux passant de 11 à 5 Mrds yens
(38 M d'euros, 42 M$), ils marquent une
dégradation de 80 % par rapport à ceux de l'exercice
précédent. Le CA sera également en recul de 40 Mrds yens
par rapport aux objectifs initiaux et ne dépassera pas les
1000 Mrds yens (7,7 Mrds d'euros,
8,5 Mrds $). Tous les autres grands acteurs de la chimie
japonaise, comme Sumitomo, Asahi Chemical, Asahi Glass, etc.,
connaissent également des difficultés et ont engagé des programmes
de restructuration se traduisant par des réductions massives
d'emplois. n
Résultats 1998/La chimie japonaise a connu son plus fort recul depuis 1975
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