Bayer a annoncé un bénéfice opérationnel de
2,2 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de 1999, en
baisse de 6,3 % sur la même période de 1998, sans la prise en
compte de la cession d'Agfa. Le 1er juin dernier, le groupe de
Leverkusen a abandonné 70 % de sa filiale de produits
photographiques : 50 % a été coté en bourse et 20 %
vendu à Gevaert.
Selon Manfred Schneider, président du directoire de Bayer, le
recul du bénéfice opérationnel a plusieurs raisons. Il est
notamment lié à l'augmentation des dépenses de recherches et de
développement (+21 % à 1,6 milliard d'euros), à des
charges exceptionnelles dues à l'intégration fin 1998 des
activités diagnostics de Chiron et aux coûts consécutifs au passage
à l'an 2000. De janvier à septembre, le bénéfice net du groupe
a en revanche bondi de 80 % à 2,182 Mrds d'euros, grâce
au gain tiré du désengagement d'Agfa et à une réduction des impôts
payés par Bayer.
Le chiffre d'affaires a baissé de 3 % à 20,5 Mrds
d'euros. L'augmentation des ventes en Asie et en Amérique du
Nord n'a pas compensé les baisses en Amérique latine, dues
notamment à la crise brésilienne, et en Europe. En corrigeant
l'effet Agfa dans le périmètre de consolidation, le CA s'est établi
à 18,7 Mrds d'euros, en hausse de 4,5 %. La Chine reste
un des grands marchés en vue pour Bayer, même si les résultats
n'apparaîtront qu'à long terme, car les difficultés sont multiples
pour s'établir dans ce pays.
L'augmentation des ventes de la division santé
(+21 %, à 6 Mrds d'euros) n'a pas réussi à compenser
la chute des produits chimiques (-7 %, à 3 Mrds
d'euros) tandis que l'agriculture et les polymères stagnaient.
Quant au résultat opérationnel, il a progressé de 10 % dans la
santé, mais a reculé de respectivement 7 %, 7 % et
31 % dans l'agriculture, les polymères et les produits
chimiques. Les fibres, qui étaient tombées dans le rouge, ont subi
un programme drastique de réduction des coûts et sont de nouveau
bénéficiaires.
Pour l'ensemble de l'année en cours, Bayer mise sur une
croissance de 5 % de son chiffre d'affaires sur une base
comparable à 1998. Le bénéfice net devrait " nettement
dépasser " celui de l'an passé (3,2 Mrds DM soit
1,61 Mrd d'euros), grâce aux gains tirés de la cession d'Agfa.
A long terme, Bayer ne souhaite pas garder une participation dans
Agfa. Le groupe attend une hausse des cours afin de revendre ses
30 % restants. En revanche, le bénéfice courant (avant
facteurs exceptionnels, intérêts et impôts) ne devrait pas
atteindre le niveau élevé de 1998, soit 3,14 Mrds d'euros. Le
groupe allemand s'est plaint " des faibles marges de
man?uvre " dont il dispose pour procéder à des
augmentations de prix de ses produits chimiques, alors que les
cours du pétrole se sont envolés sur les marchés
internationaux.
Il s'est déclaré en revanche optimiste sur l'évolution de sa
division santé, où il compte tirer profit de la bonne évolution des
ventes de son médicament Baycol (lutte contre le cholestérol) et de
son antibiotique pour les voies respiratoires Avalox, récemment
introduit à la vente en Allemagne. Cependant, plusieurs
analystes voient en Bayer la proie possible d'un grand groupe
pharmaceutique, de par sa taille et son portefeuille de
produits relativement modestes. Mais Manfred Scheider reste
confiant, notamment grâce à la structure en conglomérat de Bayer,
qui reste une garantie contre une acquisition. Il reste ouvert sur
la possibilité de petites acquisitions ou de fusions, à condition
de rester majoritaire. Le partenaire idéal serait situé aux
États-Unis qui restent le principal marché en pharmacie, et où
Bayer réalise déjà 46 % de son chiffre d'affaires.
" Mais nous ne sommes pas sous pression, dans une
stratégie défensive, a souligné M. Scheider. Nous pouvons
poursuivre notre croissance propre si aucune opportunité
satisfaisante ne se présente. " Bayer prévoit par ailleurs
un programme de réduction des coûts de 360 M d'euros à
l'horizon 2002, portant sur le marketing, le développement et la
diminution du nombre de produits, mais sans toucher à la
recherche.
Dans les phytosanitaires, Bayer table sur un résultat
satisfaisant, malgré l'affaiblissement habituel de ces activités
durant le quatrième trimestre de l'année. Dans les activités
chimiques, il mise sur un ravivement des activités, porté notamment
par la reprise économique en cours en Europe. Dans les polymères,
Bayer compte maintenir cette année le niveau de résultat obtenu en
1998.
Résultats/Bayer : recul du bénéfice opérationnel sur les neuf premiers mois
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