Le
géant allemand Bayer a de nouveau refusé l'éclatement du groupe en
plusieurs entités prôné par certains actionnaires
minoritaires, lors de l'assemblée générale annuelle.
" Nous considérons comme mauvaise la proposition de
scinder le groupe en plusieurs sociétés ", a déclaré son
patron Manfred Schneider devant les actionnaires, reprenant les
propos tenus lors de la conférence de presse bilan du groupe le
15 mars.
Ce projet émane de l'un des actionnaires institutionnels du
géant de Leverkusen, la société d'investissement américaine Tweedy
Browne, basée à New York, qui détient 0,1 % du capital de
Bayer. Tweedy Browne souhaitait séparer les activités de Bayer
en trois entités juridiquement distinctes, pharmacie, chimie et
agrochimie.
Rappelons que le groupe de Leverkusen réalise 34 % de son
chiffre d'affaires dans la pharmacie, 38 % dans les polymères,
des composants pour les matières plastiques, 13 % dans les
produits sanitaires et 15 % dans la chimie.
Par ailleurs, Bayer a révisé ses prévisions de bénéfice
opérationnel pour 2001 à la baisse, ne prévoyant plus une hausse
d'au moins 10 % mais une simple augmentation, non chiffrée par
rapport à 2000, selon un porte-parole. " Nous sommes
convaincus de dépasser cette année le bénéfice opérationnel record
(3,340 milliards d'euros) enregistré l'an passé ", a
indiqué Bayer dans sa lettre aux actionnaires. Jusqu'alors Bayer
misait sur une hausse d'au moins 10 % de son bénéfice en 2001.
" Nous ne disons plus cela ", a confirmé Hans Graf
von Hochberg, un porte-parole du groupe.
La prudence du groupe de Leverkusen s'explique à la fois par le
ralentissement conjoncturel américain et par des retards dans la
production de certains médicaments, selon le porte-parole.
" L'affaiblissement de la conjoncture mondiale a été pour
nous, en particulier en Amérique du Nord, nettement plus important
que prévu ", a expliqué Bayer.
Au premier trimestre, Bayer a enregistré une baisse de
7 % à 936 millions d'euros de son bénéfice
opérationnel. Le bénéfice net sur la même période est ressorti
en baisse de 20,5 % à 442 millions d'euros. Le chiffre
d'affaires sur la même période a progressé de 10,1 % à
7,7 milliards d'euros. Les analystes attendaient un
bénéfice opérationnel compris entre 850 M€ et un milliard d'euros, et
un chiffre d'affaires compris entre 7,6 et
8,3 Mrds €.
La division Santé a vu ses ventes progresser de 3,5 % à
2,4 milliards d'euros, tandis que son résultat opérationnel a
crû de 5,3 % à 358 millions d'euros. Le chiffre
d'affaires du segment Pharmacie a progressé de 2 %, tiré
par l'Avalox/Avelox, malgré une grande pression des produits
concurrents dans le domaine des anti-infectieux, et de
Lipobay/Baycol (hypocholestérolémiant), grâce à une augmentation de
la force de vente dédiée à ce produit aux Etats-Unis.
Les ventes du segment Consumer Care ont progressé de 8 %,
principalement grâce à une forte croissance en Europe et en
Amérique latine. Les ventes de produits de diagnostic ont, quant à
elles, augmenté de 3 %.
La division Agriculture n'est pas en bonne forme, avec un
déclin des ventes de 3 % à 994 millions d'euros, et du
résultat opérationnel de 13,3 % à 235 millions
d'euros. La division a, selon Bayer, souffert du ralentissement
de l'économie américaine et de conditions météorologiques
défavorables en Europe, ainsi que de la crise de la vache folle et
de la fièvre aphteuse.
En ce qui concerne la division Polymères, le chiffre
d'affaires a fortement progressé, de près de 17 %, à
2 846 M€,
tandis que le résultat opérationnel chutait lourdement, de
28 % à 230 M€. Selon le groupe, cette
diminution est attribuable à l'augmentation des prix de matières
premières, mais également aux dépenses liées à l'intégration des
polyols de Lyondell.
Enfin, la division Produits chimiques affiche des ventes en
hausse de 22,5 %, à 1 245 M€, et un résultat
opérationnel plus que dynamique, croissant de 22,6 % à 157
M€.
Les ventes ont profité de la performance de H.C. Starck (CA en
hausse de 78 %).
Le chimiste reste toutefois " confiant "
pour le deuxième semestre, au cours duquel il attend une reprise
économique. Les problèmes de retard de production devraient
aussi avoir disparu au troisième trimestre, selon le porte-parole.
" En Europe de l'Ouest et en Asie, nous misons toujours sur
une stabilité ", a ajouté Bayer. Bayer compte en
particulier sur le secteur de l'agrochimie, a ajouté M. von
Hochberg.
Résultats/Bayer refuse l'éclatement du groupe et révise à la baisse ses prévisions de bénéfice en 2001
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