Selon son p-dg
Jean-Pierre Tirouflet, Rhodia, filiale de chimie de spécialités de
Rhône-Poulenc, a fait preuve d'une résistance significative aux
perturbations de l'économie. Le groupe, qui réalise près de 80% de
son CA dans les pays occidentaux (USA et Europe de l'Ouest),
enregistre un chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de
l'année de 28,193Mrds F, en baisse de 0,8% par rapport à fin
septembre 1997 selon les données historiques, mais en hausse de
0,8% à périmètre comparable. Le résultat opérationnel avant
impôts et amortissement (EBITDA) enregistre une hausse de 21%
(à périmètre comparable) à 4,121Mrds F. A l'origine de cette
amélioration : la baisse des matières premières et la maîtrise des
coûts fixes.
Le troisième trimestre est
cependant marqué par un ralentissement des activités, après
un premier semestre dynamique. D'où le décrochement du chiffre
d'affaires sur cette période : 8 422 MF contre 9 775 et 9 996 MF au
premier et deuxième trimestres, avec des marges qui sont en hausse
par rapport à 1997. Le recul de 11% du CA est lié à une baisse des
volumes (4,7%) et des prix (3,6%), ainsi qu'à l'impact des taux de
conversion (2,7%). Parmi les cinq divisions du groupe, seuls les
polyamides et les services & spécialités affichent une
progression du chiffre d'affaires (respectivement +3,2%, à
5,432Mrds F et +8,5% à 4,461Mrds F), avec les marges les plus
élevées (+17,9% et 19%). Dans cette dernière, Rhodia a l'intention
de céder sa participation de 50% dans Procatalyse (500MF de CA),
une société qui produit des catalyseurs et adsorbants pour
l'industrie de raffinage et pour la pétrochimie, à son partenaire
ISIS (groupe de l'Institut Français du Pétrole) ainsi que son
activité gallium (100MF de CA), qui serait cédée à un consortium
d'actionnaires comportant une société minière et les dirigeants de
cette activité.
Rhodia entend néanmoins réagir rapidement à ce
fléchissement. Outre les opérations visant à se concentrer sur ses
activités de chimie de spécialités (seize cessions ont été
réalisées depuis un an dont celle des polyesters dont il ne reste
plus que le noyau dur brésilien, actuellement en négotiation, ainsi
que les rachats des parts de partenaires dans Nyltech, Novalis,
Indolatex et Stilon), le groupe a démarré son programme de
redressement. Celui-ci porte sur une optimisation des achats, une
hausse du rythme de croissance en mettant sous tension la R&D,
la motivation du management et l'augmentation de la productivité.
Cette dernière nécessitera des provisions pour restructuration
(essentiellement dans les tensioactifs aux états-Unis) de 500MF qui
seront passées au quatrième trimestre.
Croyant beaucoup à son potentiel de croissance
interne, Rhodia a confirmé ses prévisions d'une marge
opérationnelle avant amortissement de 15% à l'horizon 2000,
dans une conjoncture normale. Un objectif presque atteint dès cette
année où l'EBITDA/CA se situe à 14,6%. Les projets pouvant redonner
du souffle à sa croissance reposent essentiellement sur le secteur
des silices à haute dispersibilité pour pneumatiques, dans lequel
le groupe a investi 200MF à Collonges, ainsi que celui de la
synthèse exclusive pour l'industrie pharmaceutique, où une
acquisition est imminente. Jean-Pierre Tirouflet reste donc
confiant : "nous avons rendez-vous avec les marchés en l'an
2000", pour ce groupe dont "le meilleur reste à venir".
n
Résultats/Rhodia reste confiant malgré le ralentissement conjoncturel
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