Profitant de l'envolée des prix du brut dans la pétrochimie et des premières retombées des mesures de restructuration d'Arkema, les activités chimiques de Total ont enregistré au premier semestre une forte progression de leurs résultats. Le chiffre d'affaires hors groupe de la division a ainsi progressé de 18 % à 11,2 Mrds€, tandis que son résultat net décolle de 162 % à 657 M€.
L'activité a été tirée par
la chimie de base (CA en hausse de 34 %), qui a bénéficié d'une
amélioration des taux d'utilisation des vapocraqueurs. Son résultat
opérationnel est multiplié par 8,7. Thierry Desmarest, président du
groupe, a toutefois rappelé que le premier semestre 2004 n'avait
pas été particulièrement dynamique. Avec pour preuve une perte de
12 M€ enregistrée au second trimestre 2004, contre un bénéfice de
145 M€ cette année.
Un milliard d'euros investi dans
les cinq ans
Dans la pétrochimie,
d'importants investissements sont prévus pour la période 2005-2010,
pour un montant total de 1 Mrd€. Avec pour objectif de porter à 20
% la part de l'Asie et du Moyen-Orient dans la production de
polymères du groupe, contre 10 % aujourd'hui. À cet horizon, les
capacités de ces produits dans la région devraient ainsi atteindre
1,3 Mt/an, contre environ 500000 t/an en 2005. Les projets en
question concernent la société commune Samsung Total, avec l'ajout
de 300000 t/an de polypropylène en 2007, et une hausse de 30 % des
capacités du vapocraqueur et de la production de styrène. Les
autres projets concernent le Qatar, via Qatofin qui prévoit pour
2008 le démarrage à Ras Lafan d'un craqueur d'éthane de 1,3 Mt/an.
Quant à celui de Qapco (dans lequel Total détient une participation
de 20 %), ses capacités vont être augmentées à 700000 t/an d'ici à
fin 2006. Et au-delà de 2010, « d'autres projets sont à l'étude »,
nous a confié François Cornélis, vice-président et directeur
général Chimie. « Nous envisageons plusieurs pistes, dont un projet
au sein de Samsung Total ou une implantation en Chine », a-t-il
précisé. Après l'éthane, le groupe pourrait faire appel à de
nouvelles filières pour ces capacités, visant principalement le
polypropylène. Le groupe travaille notamment sur le procédé
Methanol-to-olefins (voir p. 11) ou encore sur la conversion en
propylène des oléfines issues des unités de craquage catalytique
(FCC).
Dans les spécialités, le
CA est en progression modeste (+ 6 % à 3,2 Mrds€), comme le
résultat opérationnel (+ 4% à 266 M€), dans un contexte de forte
hausse des prix des matières premières. Enfin, Arkema commence à
profiter de la restructuration dans la chlorochimie en France et le
PMMA en Europe. Ses ventes n'ont augmenté que de 7 %, tandis que
son résultat net est multiplié par 5,8.