
Le site de Vitry a déjà entamé sa mutation vers les biotechnologies.
© © Sanofi-Aventis
Tout début avril, Sanofi-Aventis a présenté à ses partenaires sociaux un projet d'adaptation de son outil industriel chimique en France, comprenant huit sites de production. L'objectif est de faire évoluer, d'ici 2014, l'activité industrielle chimique française vers les biotechnologies et la production de vaccins, anticipant les chutes de brevets de molécules chimiques. Le groupe annonce ainsi la fermeture progressive du site de Romainville (Seine-St-Denis, 200 personnes) d'ici à la fin 2013. Site dédié à la fermentation biotechnologique de principes actifs et à la production de principes actifs aseptiques et stériles (antibiotiques et corticostéroïdes). Les activités dédiées à la production de corticostéroïdes seront transférées sur les sites de Saint-Aubin-Lès-Elbeuf (Seine-Maritime) et de Vertolaye (Puy-de-Dôme), où un nouveau procédé biotechnologique sera mis en place. Sanofi-Aventis investira ainsi 90 millions d'euros pour la mise en place d'un procédé de biosynthèse innovant sur ces sites de Saint-Aubin-Lès-Elbeuf (fabrication d'API et de vitamine B12) et de Vertolaye (développement de procédés dans les stéroïdes et les hormones). Ces nouvelles activités s'accompagneront, localement, de création d'emplois, sans plus de détails. Par ailleurs, un projet de revitalisation prévoit des mesures d'aides à la mobilité géographique pour les salariés de Romainville.
Le site de Neuville-sur-Saône (Rhône), déjà engagé dans la production du futur vaccin contre la Dengue, devrait accueillir de nouvelles activités de Sanofi Pasteur, dont la nature n'est pas précisée. Le site deviendra en 2014 le troisième Pôle Européen du groupe entièrement dédié aux vaccins en France. Le revers est l'arrêt du module chimie, où environ 800 collaborateurs travaillent. Aucun détail sur le devenir de ces activités chimiques et sur la répartition des postes n'est communiqué. Mais 60 M€ seront investis sur des sites chimiques français pour accueillir les activités transférées.
Globalement, « ce projet permettra d'assurer le maintien d'un niveau d'emploi industriel stable en France pendant quatre ans », a indiqué Philippe Luscan, vice-président senior Affaires Industrielles. Le groupe prévoit un plan de mobilité professionnelle grâce à un plan de formation aux biotechnologies pour plus de 700 collaborateurs. Mais l'Union syndicale Sud Chimie Pharma ne livre pas les mêmes chiffres : « En quatre ans, ce sont 1000 emplois directs qui vont disparaître dans la Chimie du groupe ».
Une chose est sûre, après les investissements de 350 M€ à Neuville-sur-Saône, et de 200 M€ à Vitry-sur-Seine, Sanofi-Aventis aura engagé depuis 2008 un montant global d'investissement de 700 M€. Le prix à payer pour faire évoluer son outil industriel chimique vers les biotechnologies, en France.