Spécialités chimiques/Ciba réduit ses effectifs et transfère à Lyon son siège social de Rueil

En janvier, Ciba annonçait sa nouvelle organisation géographique mondiale en huit régions à la place des treize précédentes. La France intégrait alors la zone Europe du Sud en compagnie de la péninsule Ibérique, de l'Italie et de la Grèce. Notre pays représente 50 % du chiffre d'affaires de cette zone. En février, le groupe suisse annonçait également sa réorganisation en cinq segments orientés clients à la place de ses neuf "business units" précédentes : Additifs plastiques (25 % du CA), Effets de surface (pigments, encres 25 %), traitements du papier et de l'eau (20 %), Effets textiles (24 %) et Produits pour la maison et les cosmétiques (6 %). Chaque segment est désormais autonome avec ses fonctions marketing, R&D, technologie, production et ventes. Objectif : se rapprocher de la clientèle et proposer des solutions et non plus seulement des produits. L'organisation en France s'est adaptée à ce schéma et la filiale française en a profité pour opérer un " retour aux sources " en déménageant son siège social de Rueil-Malmaison où il était implanté depuis 1971, suite à la fusion de 1970 entre Ciba et Geigy à St-Fons où le groupe Ciba s'était implanté dès 1899. Depuis le 17 avril dernier, le siège de Ciba SC France est donc officiellement à Lyon (St-Fons) et le déménagement effectif aura lieu début juillet. Comme l'explique Lionel Ducrocq, président de Ciba SC France et responsable du segment Textile Effects en France " le siège de Rueil était devenu trop vaste donc trop coûteux ". Comme on pouvait s'y attendre, ces mouvements s'accompagnent d'un plan social : une soixantaine de licenciements (dont la moitié pour cause de non départ sur Lyon). Une quarantaine de personnes partent à Lyon et la société recrute sur place une trentaine de personnes sur différentes fonctions (juridique, comptable, chimie). Disposant de place sur le site de production de St-Fons, la société réaménage 1 500 m2 de bureaux. Au total, l'enveloppe des mesures sociales est estimée entre 40 et 50 MF (700 KF par personne) auxquels s'ajoutent 10 MF pour les réaménagements de bureaux et le transfert depuis Rueil d'un laboratoire d'applications textiles en complément de celui existant. La présence sur Paris reste sous forme d'une délégation commerciale de soixante personnes à Courbevoie. Important site industriel du groupe suisse, St-Fons produit 6 000 t/an de colorants pour textiles, exportés à 95 % dans le monde directement depuis l'usine. Travaillant en 3x8, l'usine dispose encore d'une certaine réserve de capacité de production. Un investissement notable y est prévu cette année : un atelier de récupération de chrome qui entrera en service cet été. Aujourd'hui, seulement un quart du flux de chrome (40 % des colorants fabriqués en contiennent et sont solubles) est retenu au niveau de la station d'épuration (flux de l'ordre de 40 kg/j). Avec la nouvelle installation, le taux de récupération passera à 90 %. De plus, le chrome récupéré sera recyclé en tête de production. Ciba réalise cet investissement à la fois pour anticiper la baisse de la limite tolérée en chrome dans les effluents de 2,5 ppm à 0,5 ppm en 2003 et pour rejeter moins de chrome dans le milieu. Le procédé a été développé en interne et breveté par Ciba depuis de nombreuses années. Il consiste à détruire le colorant pour libérer le chrome qui est ensuite précipité sous forme d'hydroxyde. Celui-ci est ensuite récupéré par ultrafiltration (à 50 nm) sur deux boucles avec un facteur de concentration de 20 puis de 2. Il est suffisamment pur pour être à nouveau utilisé dans les fabrications. L'atelier aura une capacité de 100 m3/j (investissement 10 MF). La partie UF (membranes céramiques) est réalisée par Perrier STI à St-Etienne. Ciba reçoit une aide de l'agence de l'eau RMC. A St Fons, Christian Guyard