Après des mois de tractations et de rebondissements, les deux groupes ont trouvé un accord pour une fusion
effective au 1er avril prochain. Au passage, Dow accroît les cessions d'actifs et les réductions d'effectifs.
Après des mois de
tractations et de rebondissements, les deux groupes ont trouvé un
accord pour une fusion effective au 1er avril prochain. Au passage,
Dow accroît les cessions d'actifs et les réductions
d'effectifs.
« Nous avons repris
le contrôle de notre destinée et avons clarifié les incertitudes »,
s'est enthousiasmé Andrew Liveris. Le p-dg de Dow célèbre la fin,
logiquement, du feuilleton concernant l'acquisition de Rohm and
Haas. Après presque neuf mois de retournements de situation, la
nouvelle entité devrait voir le jour le 1er avril prochain. Les
deux parties sont parvenues à trouver un accord juste avant le
démarrage du procès devant une cour du Delaware (États-Unis, CPH
n°453). Comme prévu, le rachat est maintenu à 78 $ par titre Rohm
& Haas, ce qui porte la transaction, en incorporant les
indemnités de retard, à un total de 16,5
milliards de dollars environ (12,9 Mrds €). Cette finalisation est
due à un ensemble de manœuvres techniques pour faire baisser la
facture réelle.
Des cessions d'actifs
pour 4‚ÄàMrds $
La principale
concerne les deux principaux actionnaires de Rohm & Haas, dont
le Haas Family Trusts, qui vont investir 3 Mrds $ dans le capital
de Dow par le biais d'actions préférentielles. Ce qui devrait
réduire la dette engendrée par le financement de l'opération de 13
Mrds $, prévus initialement, à moins de 10 Mrds $. Devraient
également alléger la facture 4 Mrds $ supplémentaires, via la
cession de plusieurs actifs : les 45 % des parts de Dow dans la
coentreprise avec Total pour la raffinerie TRN aux Pays-Bas,
plusieurs parts de Dow dans des activités d'oléfines et dérivés en
Asie du Sud-Est, ainsi que la cession de Morton Salt, un producteur
de sel actuellement intégré au périmètre de Rohm & Haas. Selon
Dow, six offres ont déjà été déposées pour Morton Salt, dont le
prix de vente est estimé à 1,5 Mrd $. D'autres cessions d'actifs
moindres n'ont pas été détaillées.
Les synergies
potentielles que la fusion devrait engendrer ont été par ailleurs
revues à la hausse. Selon Dow, elles devraient dépasser les 910 M$
prévues originellement pour atteindre les 1,3 Mrd $. Des synergies
qui vont d'abord passer par des coupes dans les effectifs. Dow
envisage 3 500 suppressions d'emplois supplémentaires dans le
monde, ce qui portera à 10 000 les coupes prévues depuis les
restructurations engagées ces derniers mois par les deux groupes.
Entre 10 et 15 unités de production au final devraient aussi être
fermées, tandis que six centres de R&D seraient « consolidés ».
Les synergies seront enfin à chercher du côté des achats et
notamment d'une meilleure mutualisation des achats de matières
premières pour des productions communes à Dow et Rohm & Haas
comme celles de propylène, d'acétone ou d'additifs.
Comme prévu, cette
acquisition va faire de Dow un champion des spécialités. Et comme
prévu, la stratégie consistant à ne plus porter seul les activités
pétrochimiques est maintenue. Si le projet K-Dow a été un échec
avec le Koweït en première intention, Dow n'a pas renoncé à une
telle coentreprise. Selon Andrew Liveris, au-delà d'un « intérêt
significatif de la part plusieurs groupes » pour ce projet, Dow
aurait démarré « des négociations en
face-à-face avec des acheteurs
potentiels
».
J.C.
Démarrage
d'une nouvelle
unité de SSBR
Une nouvelle unité de 60 000 t/an de caoutchouc
styrène butadiène préparé en solution (SSBR), et destiné à
l'industrie du pneu, voit le jour à Schkopau en Allemagne. Dow
Europe détient et opère cette unité. Cependant, il a conclu un
accord de production avec la société japonaise JSR Corporation
selon lequel ce dernier détiendrait 50 % des droits de production
de la nouvelle ligne.
J.B.