Le
groupe franco-belge TotalFina détient, directement et
indirectement, 94,93 % des actions de Elf Aquitaine à la
suite de son Offre publique d'échange (OPE) sur ce dernier, dont le
résultat a été annoncé le 26 octobre par le Conseil des
marchés financiers (CMF). Le rapport du CMF donne naissance au
quatrième groupe pétrolier mondial et au quatrième chimiste
mondial (hors pharmacie et agrochimie) derrière DuPont, BASF et
Dow.
TotalFina offrait aux actionnaires d'Elf Aquitaine d'échanger,
jusqu'au 15 octobre, 13 actions Elf contre
19 TotalFina. Les nouveaux titres TotalFina revenant aux
actionnaires d'Elf ayant participé à l'offre leur seront remis à
partir du 28 octobre.
Avec une capitalisation boursière de presque
90 milliards d'euros, le nouvel ensemble -dont on ne connaît
pas encore le nom- va devenir la première capitalisation de la
place de Paris, détrônant France Télécom
(85 Mrds d'euros). L'action TotalFina a terminé le
26 octobre à Paris en hausse de 2,04 % à
125,20 euros (821,26 FF). L'intérêt du marché pour
TotalFina s'explique en partie par le fait qu'en absorbant Elf, la
pondération du groupe dans le CAC 40, le baromètre de la
Bourse, va doubler à près de 11 %, contre 5,88 % au
30 septembre.
Le mariage TotalFina-Elf Aquitaine crée un groupe pesant
67 milliards d'euros de chiffre d'affaires cumulé (dont près
de 15 milliards dans la chimie), et employant plus de
130000 salariés.
La mise en ouvre de la fusion dépend désormais du feu vert des
autorités. La Commission européenne a en effet ouvert d'une
enquête de quatre mois sur les conséquences de l'opération au
niveau de la concurrence. Dans une interview à La
Tribune, mardi, le président de TotalFina, Thierry Desmarest,
estime que cette question se limite " à quatre activités:
la distribution de carburant sur les autoroutes à péage, le GPL, la
logistique (dépôts et pipelines) et l'approvisionnement de deux
aéroports de province ". La décision de Bruxelles risque
d'entraîner des cessions d'actifs mais, selon M. Desmarest, ils
" ne représentent qu'une toute petite part de l'ensemble du
portefeuille " du groupe pétrolier et ne touchent pas la
chimie. En revanche, des désinvestissements volontaires
devraient intervenir dans la chimie. Th. Desmarest a en effet
prévu 2 Mrds d'euros de désinvestissements, sans compter
la cession d'une partie (15,5 %) de la participation du groupe
dans Sanofi-Synthélabo que Th. Desmarest veut vendre " sans
précipitation ". Les engrais pourraient notamment faire
l'objet de désinvestissements.
Th. Desmarest va devoir ensuite décider quelle forme prendra
l'intégration d'Elf. " Le plus probable est que l'on
conserve Elf sous forme de filiale et que ses activités soient
gérées de manière totalement intégrée au sein des directions
opérationnelles du nouveau groupe ", explique Th.
Desmarest dans La Tribune. A terme, le patron du premier groupe
français, ne désire pas conserver un actionnariat minoritaire de
quelques % au sein d'Elf.
Rappelons que la bataille boursière entre les deux groupes
pétroliers avait débuté le 5 juillet avec le lancement d'une
offre surprise par TotalFina sur son rival. Elf avait
contre-attaqué le 19 juillet en lançant une OPE sur TotalFina.
C'est ce dernier qui l'a finalement emporté, après une longue
période de joutes oratoires et judiciaires, quand les présidents
des deux groupes, Th. Desmarest (TotalFina) et Philippe Jaffré
(Elf), sont parvenus à un accord le
13 septembre.
TotalFina/Elf/OPE réussie pour TotalFina
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